Lettre 2 : Automne 2025
Évènement du mois
Le congrès mondial de la luzerne avait lieu en France, à Reims, cette semaine et j'y étais pour une intervention.
De quoi s'agit-il ? Pour la 4ème fois, un congrès mondial scientifique de la luzerne (notre herbe miracle sur la ferme comme vous commencez à le savoir depuis le temps que je vous en parle) était organisé et il se déroulait à Reims. Christian Huygues, ex-directeur scientifique de l'Inrae et Président du comité scientifique du congrès m'avait demandé de venir participer à une table-ronde mercredi 5 novembre. Il s'agissait de présenter notre démarche de maximisation de l'utilisation de la luzerne dans l'alimentation des animaux pour sa contribution majeure à notre autonomie alimentaire totale pour nos animaux et totale en engrais azotés pour nos champs.
500 participants, 30 nationalités, 70 intervenants, des dizaines de posters scientifiques .... c'était vraiment le rendez-vous mondial où tout ce qui se sait et se fait sur et avec la luzerne était partagé.


Un zoom sur la vie et l'alimentation de nos animaux
En parlant de luzerne, la vidéo ci-dessous date de septembre.
Notre réponse à une question ou notre regard sur une actualité agricole
Contexte inédit : depuis plus d'un an, le prix de la viande et du lait achetés aux éleveurs est à peu près le même, qu'ils soient bio ou non. Cela n'était jamais arrivé. Et nous, les agriculteurs bio, pensons que ce n'est pas très normal ....
Les prix de vente des matières premières produites et vendues par les agriculteurs (lait, viande) à l'industrie avaient toujours été plus élevés en bio. Ce n'est plus le cas. Donc, aujourd'hui, que l'on élève les animaux en bio, avec une majorité de pâturage, des fourrages locaux, sans aliments OGM et que l'on pratique l'agriculture sans pesticides ni azote minéral, que l'on stocke beaucoup de carbone grâce aux prairies et aux haies etc etc..., on nous paie le lait et la viande au même prix que le lait et la viande produits avec du soja OGM, du maïs, de l'huile de palme, des pesticides dans les cultures. C'est un fait.
Comment expliquer ces prix d'achat peu différenciés ? C'est essentiellement dû au fait que la production de viande et de lait conventionnels (non bio) a baissé en France ces dernières années. L'offre est donc inférieure à la demande des consommateurs. Les industriels ont fini, enfin, par se décider à augmenter leur prix d'achat du lait et de la viande aux éleveurs non bio et ces prix ont donc rejoint peu à peu les prix bio qui eux, n'ont pas augmenté dans les mêmes proportions, même s'ils ont augmenté.
Cela n'encourage plus les conversions en agriculture bio qui sont en chute libre et pire, la FNAB (Fédération de l'agriculture biologique) enregistre un nombre significatif de "déconversions".
La consommation de produits alimentaires bio repart timidement à la hausse et cette vague de déconversions des agriculteurs bio devrait ralentir.
Mais le problème du peu de différence de prix à l'achat aux agriculteurs entre bio et non bio reste une conjoncture anormale.
En savoir plus : https://agriculture.gouv.fr/agriculture-biologique-des-signes-encourageants-en-2024
Une idée de recette :
Avec les petits paquets d’émincé de bœuf…
Une suggestion de Claudia (Cergy) : " Nous préparons des plats type thaïlandais, un plat chaud-froid avec de la sauce soja : salade, carottes rapées, choux cru et les émincés très rapidement revenus à la poële et donc chauds, le tout relevé de sauce soja ".