A quoi servent toutes ces petites bêtes dans nos betteraves fourragères ?
Ces jours-ci, fin juin 2022, dans le champ de betteraves fourragères destinées aux animaux, nous passons quelques heures par jour à compléter le désherbage mécanique par du désherbage manuel pour arracher des chénopodes, rumex et chardons indésirables aux côtés de cette betterave (Car virulents et en concurrence très vive avec la betterave). Ce désherbage à la main sur un hectare n'est pas spécialement agréable mais l'occasion de nous émerveiller devant la diversité des insectes présents, qui, du stade larvaire à adulte, se nourrissent abondamment des pucerons et acariens nuisibles à la betterave.
Cette chaîne d'insectes efficaces constitue donc un ensemble varié de précieux alliés naturels qui chez nous se substituent à l'usage d'insecticides chimiques. En France et ailleurs, les infestations de pucerons, potentiellement porteurs de maladies affectant gravement la betterave sucrière au printemps, continuent d'être traitées par les fameux néonicotinoïdes, insecticides systémiques. Pour ne pas en avoir besoin, il faut, en amont et durablement, modifier les systèmes de cultures, créer, préserver, entretenir des infrastructures paysagères qui fournissent le gîte et le couvert aux insectes auxiliaires, diversifier les cultures. Dès lors, prairies et haies bocagères denses abritent cet ensemble de populations d'insectes qui peu à peu se développent et s'équilibrent naturellement. Sur notre ferme, ce sont 13 km de haies, un bosquet, un étang, une tourbière et une soixantaine d'hectares de prairies que nous préservons et entretenons.